vendredi 1 juillet 2016

2016 07 01 BATALHA




Après Guadalupe, nous mettons le cap sur Caceres où nous attendent nos amis Azucena et Luis ; nous y sommes reçus toujours comme des princes, mais cette fois, nous n’allons pas rester trop longtemps avec eux, à notre grand regret, car la température dépassant les 40°, il devient urgent pour nous de nous mettre à l’abri ; nous anticipons donc notre départ vers le Portugal où les conditions météo, sur le littoral atlantique, sont bien meilleures (10° de moins annoncés).

Nous traversons vite le Portugal pour nous retrouver à notre première étape au monastère de Batalha ; nous avions déjà visité ce lieu cinq ans auparavant et nous en avions été tellement enchantés que nous souhaitions vivement le revoir. Notre visite, le lendemain, ne nous décevra pas ; c’est toujours une merveille.

NOUS FRANCHISSONS LA FRONTIÈRE

CASTELO DE VIDE

C'EST BIEN DANS CETTE DIRECTION, MAIS DANS CE VILLAGE,
 C'EST PAS LE PIED  POUR EN SORTIR ET IL FAUT
EFFECTIVEMENT PAS MAL DE DOIGTÉ



MONASTERE DE BATALHA

Une toute petite ville (15000 hts environ) au creux d’un vallon, sans grand intérêt, qui abrite cependant un joyau de l’art gothique, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, sans doute l’un des plus beaux édifices que nous ayons eu l’occasion et le bonheur de visiter.

A l’origine du monastère, une célèbre bataille (d’où son nom) qui eut lieu en 1385 entre Espagnols et Portugais, à Aljubarrota, un lieu distant d’une quinzaine de kms. Le trône étant vacant, deux prétendants se disputent la succession; l’armée espagnole, plus forte, plus nombreuse et mieux organisée sera cependant vaincue par le roi portugais Jean I°, lequel, ayant promis à la Vierge de lui élever un monastère en cas de victoire, tint sa promesse trois ans plus tard; ainsi commença l’édification d’une des plus célèbres et magnifiques constructions gothiques connues; ce monastère est une merveille dont on ne se lasse pas. C’est la deuxième fois que nous faisons halte ici, et l’enchantement reste aussi fort que la première fois.

MONASTÈRE DE BATALHA; VUE SUR LES CHAPELLES INACHEVÉES

FAÇADE PRINCIPALE ET CHAPELLES INACHEVÉES




Le bâtiment n’a pas de clocher comme le prévoit la règle des Dominicains ; par contre, ce qui nous frappe toujours, c’est la profusion de pilastres, pinacles, arcs boutants, balustrades ajourées, sculptures, statues, fenêtres gothiques flamboyantes, dentelles de pierre à l’infini ; les façades ocres révèlent par ailleurs une couleur chaleureuse sous la lumière du soleil.


STATUE DU CONNÉTABLE NUNO ALVARES PEREIRA,
  LE VAINQUEUR D'ALJUBARROTA, 
DEVANT LA CHAPELLE  DU FONDATEUR

UN PORTAIL DE L'ÉGLISE


FAÇADE PRINCIPALE DE L'ÉGLISE,  
DIVISÉE EN TROIS PAR DES PILASTRES ET CONTREFORTS.
 A DROITE, CHAPELLE DU FONDATEUR

MAGNIFIQUE FENÊTRE FLAMBOYANTE

TYMPAN AVEC LE CHRIST EN MAJESTÉ 
ENTOURÉ DES QUATRE ÉVANGÉLISTES

LES DOUZE APÔTRES, SUR LES CÔTÉS


LA  NEF, IMPRESSIONNANTE PAR 
SA SOBRIÉTÉ ET SA HAUTEUR


LA CHAPELLE DE NOSSA SENHORA DE PIEDADE



LA CHAPELLE DU FONDATEUR

Jean Ier , fondateur de la dynastie d’Avis, a son tombeau dans cette salle carrée, de 20 m de côté, surmontée d’une belle lanterne octogonale coiffée d’une coupole étoilée. A côté de lui, son épouse Philippa de Lancastre ; les deux gisants sont couverts d’un dais finement ouvragé. Sur les murs de la chapelle, dans des enfeus, les tombeaux des Infants dont Henri le Navigateur, celui qui sera à l’origine des Grandes Découvertes.


CHAPELLE DU FONDATEUR; GISANTS DE JEAN Ier et de PHILIPPA DE LANCASTRE

LA MAGNIFIQUE LANTERNE

Magnifique coupole en étoile sculptée en un seul bloc. Formée de huit arcs reposant sur huit colonnes, eux-mêmes divisés en tiercerons reliés par liernes à la clef de voute, laquelle très ouvragée, représente l’écusson du roi tenu par deux anges.


DEUX ENFEUS ; A DROITE LE GISANT DE L'INFANT HENRI LE NAVIGATEUR


LE CLOITRE ROYAL

Ce magnifique cloitre a la particularité de réussir l’alliance du gothique dit originel et du style manuélin, très en vogue au Portugal à la fin du XV°, début XVI°. Ce style exclusivement portugais, auquel le roi Manuel Ier a donné son nom puisque c’est sous son règne principalement que s’est épanoui cet art nouveau à l’époque, est reconnaissable par le mouvement donné aux éléments architecturaux tels que colonnes, piliers ... et par l’exubérance des décorations ; fenêtres, portes, balustrades, tout est envahi par des sculptures admirables, ciselées, graciles, mais ce qui pourrait paraître comme une lourde surcharge, nous semble au contraire, paradoxalement peut-être, d’une beauté et d’une finesse incomparable. Nous restons de longs moments ébahis par cette prouesse technique et artistique.


LE CLOITRE ROYAL

LE CLOITRE ROYAL

LE CLOITRE ROYAL; SUPERBES COLONNETTES TORSADÉES

LE CLOITRE ROYAL

LE CLOITRE ROYAL


LA SALLE CAPITULAIRE

La salle capitulaire accueille la tombe de deux soldats portugais morts au combat en France et en Afrique pendant la Première Guerre Mondiale, gardée par deux soldats (volontaires, dit-on) qui, à l’instar de leurs collègues de la Tour de Londres, assurent leur permanence avec un flegme tout britannique et une rigidité de statue qui nous fait penser au musée Grévin. Impressionnant.
Mais l’originalité de cette partie de l’édifice réside dans sa voute. En effet, elle est considérée comme la réalisation la plus audacieuse au monde, au point que son architecte, conscient du danger d’effondrement, en tout cas, de ses propres limites techniques, la fit construire par des condamnés à mort, et à la fin des travaux, il passa trois jours et trois nuits seul sous sa voute, pour prouver la solidité de son œuvre.
Le doute sur la bonne fin de cette réalisation inédite venait du fait que l’architecte a conçu cette voute carrée de 20 m, sans appuis intermédiaires pour répartir la charge ; après deux échecs, la troisième tentative a récompensé son audace. Pas d’information toutefois, sur le nombre de victimes, s’il y en eut, au cours des travaux.


SALLE CAPITULAIRE; ELLE RENFERME LA TOMBE DU SOLDAT INCONNU

VOUTE DE LA SALLE CAPITULAIRE

VITRAIL DE LA SALLE CAPITULAIRE


LE CLOITRE ROYAL

LE CLOITRE ROYAL; MAGNIFIQUES REMPLAGES, BELLES BALUSTRADES AJOURÉES A FLEURS DE LYS

LE CLOITRE ROYAL

LE CLOITRE ROYAL

LE CLOITRE ROYAL; CORDAGES, SPHÈRES ARMILLAIRES ....

LE CLOITRE ROYAL; MOTIFS VÉGÉTAUX, CROIX DU CHRIST ....

LE LAVABO, FONTAINE A DEUX VASQUES, A L'ANGLE S.O. DU CLOITRE

LE CLOITRE ROYAL

LE CLOITRE ROYAL


LE CLOITRE DE DON AFONSO V




Le cloitre de Don Afonso V est de style gothique fin XV°, assez austère, révélateur d’un renouveau de la foi chrétienne à cette époque, antérieur au style manuélin qui va bientôt lui succéder. Evidemment, la différence avec le cloitre royal est manifeste au premier coup d’œil. Ce grand cloitre est également impressionnant par sa sobriété, sa rudesse, tout en contraste avec son voisin si exubérant, si riche ; celui-ci révèle la foi, l’autre, plutôt la puissance des maitres de ce temps.


LE CLOITRE DU ROI DON AFONSO V






LE CLOITRE DU ROI DON AFONSO V

LE CLOITRE DU ROI DON AFONSO V



LES CHAPELLES INACHEVÉES



Edouard Ier, le fils de Jean Ier d’Avis, le fondateur, souhaitait élever un grand panthéon pour lui et ses successeurs ; le projet était d’élever un édifice octogonal avec des chapelles rayonnantes pour accueillir les tombeaux des rois ; mais à sa mort, les travaux furent arrêtés ; plus tard, son petit-fils, Don Manuel Ier, entreprit de réaliser le gigantesque porche reliant le chevet de l’église à l’octogone ; son successeur, Jean III, renonce à poursuivre l’œuvre et le mausolée restera définitivement « les chapelles imparfaites » ou « chapelles inachevées » que nous admirons encore aujourd’hui. Edouard Ier  reste seul dans son tombeau, dans son panthéon, exposé aux vents et aux intempéries. Nous sommes d'ailleurs très étonnés de constater le bon état de l'octogone après quelques siècles sans aucun abri.


LES CHAPELLES INACHEVÉES

PORTAIL

DÉTAIL DU PORTAIL VU DE L'EXTÉRIEUR

LES COLONNETTES DU PORTAIL

SOMMET DU PORTAIL VU DE L'INTÉRIEUR

DÉTAIL 

DÉTAIL 

COLONNETTES VUES DE L'INTÉRIEUR

DÉTAIL

DÉTAIL

DÉTAIL

DÉTAIL

DÉTAIL

DÉTAIL

LES TOURS INACHEVÉES

Au-dessus du portail, un balcon Renaissance érigé plus tard au XVI°, contrastant par son style avec le caractère flamboyant des chapelles manuélines.


LE TOMBEAU D'EDOUARD Ier

LES TOURS INACHEVÉES

LES CHAPELLES INACHEVÉES

ÉGLISE DE BATALHA

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