L’église San Francisco nous a paru être l’une des plus
belles de Porto dans le style baroque ; un éclaboussement d’or sur bois
sculpté qui surprend lorsque l’on pense à la contradiction évidente qu’il y a
entre cette démonstration provocante de richesse, de luxe, et l’idéal de
pauvreté prôné par les ordres mendiants, dont celui des Franciscains,
propriétaires des lieux.
L’édifice est de style gothique, fin XIV°, mais sa
décoration est bien baroque (XVIII°). Il était intégré dans un couvent aujourd’hui
disparu, détruit en 1833 par incendie lors de guerres locales ; son
cloitre rasé, on a bâti sur le site ... le palais de la Bourse !
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MAISON DU TIERS ORDRE DE ST FRANÇOIS |
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SAN FRANCISCO; PORTAIL BAROQUE |
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LA NEF |
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BAS-CÔTÉ |
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ÉGLISE SAN FRANCISCO ET PALAIS DE LA BOURSE ... BIZARRE COHABITATION |
LA BOURSE
En
1832, un incendie détruisit le cloître du Couvent de San Francisco, épargnant
l'église. En 1841, la reine Marie II fit don des ruines du couvent à
l'association des commerçants de la ville, qui décida d'y construire le siège
de leur association qui devint le Palais de la Bourse. Sa construction débuta
en 1842. Si la structure générale fut achevée en 1850, il faudra attendre 1910
pour voir ce grand palais complètement terminé. Il forme un imposant édifice
rectangulaire avec une façade de style néoclassique à la mode au Portugal.
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LA COUR DU PALAIS DE LA BOURSE OU LA COUR DES NATIONS |
La
vaste cour intérieure, la cour des Nations, est entourée de galeries. Elle
était à l’origine, à ciel ouvert, ce qui explique pourquoi toutes les galeries
sont fermées, et elle servait de puits de lumière pour les bâtiments qui
l’entouraient.
Vers
1880, elle est couverte d'une verrière octogonale: la verrière repose sur une
charpente métallique. Les remplis sont décorés avec armoiries civiles des 25
nations avec lesquelles le Portugal entretenait des relations commerciales et
culturelles, d'où le nom donné à cette cour.
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LA GALERIE SUPÉRIEURE DE LA COUR DES NATIONS - LA VERRIÈRE |
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SUR LES REMPLIS, ARMOIRIES DES 25 NATIONS - AU MILIEU, CELLES DE LA FRANCE |
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1° ÉTAGE - GRAND ESCALIER |
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MOSAÏQUE CENTRALE |
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MOSAÏQUE CENTRALE |
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LA SALLE DU TRIBUNAL |
Elle est le symbole de la renommée acquise par l’institution
dans le monde du commerce. Aux murs, on trouve des allégories de la Royauté et de
l'organisation de la société.
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ACTIVITÉ PORTUAIRE |
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LA SALLE DORÉE |
La
salle dorée, de style empire, avait plusieurs usages : administration,
transactions, arbitrages. Elle doit son nom au plafond en stuc richement décoré
de motifs végétaux recouverts de feuilles d'or.
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LA SALLE DES ASSEMBLÉES GÉNÉRALES |
Assemblée générale une fois l’an. Les murs sont revêtus de
lambris de bois du Brésil; au-dessus de la présidence, le blason de la Bourse.
Au milieu de la salle, un beau lustre en cristal de Venise.
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LE SALON MAURESQUE |
Le
Salon Mauresque est le joyau du Palais. Construit entre 1862 et 1880, il est
décoré dans le style néo-mauresque, en s'inspirant de motifs de l'Alhambra de
Grenade. Cette grande salle de réception était utilisée avec le salon des
portraits qui lui est attenant, comme salle de réception. À cause du luxe de sa
décoration, elle ne sera achevée qu'en 1910, marquant la fin de la construction
du Palais de la Bourse.
On
comprend bien pourquoi il a fallu autant de temps pour terminer ce palais de la
Bourse ; mais il ne faut pas le regretter, car c’est une pure merveille qui
ferait presque oublier le modèle original de l’Alhambra.
Nous avons bien aimé cette découverte du Palais de la Bourse qui ne nous attirait pas tellement au départ, et que nous souhaitions faire malgré tout pour ne pas avoir de regrets par la suite, pensant parcourir un dédale de pièces sans grand intérêt, sinon historique; bien nous en a pris d'y consacrer beaucoup de temps, car c'est sans doute l'un des plus beaux, sinon le plus beau bâtiment de Porto; en plus, la visite nous a permis de découvrir les différentes salles dans un ordre croissant d'intérêt et de beauté, terminant comme un bouquet de feu d'artifice par le splendide Salon Mauresque.
LE MARCHÉ COUVERT
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ANCIENNES HALLES RÉHABILITÉES, TRANSFORMÉES EN .... |
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... RESTAURANT |
LE MUSÉE ANTÓNIO SOARES DOS REIS
Peintre,
sculpteur, Antonio Soares dos Reis (1847-1889) eut une vie bien courte, mort tragiquement à
42 ans. Elève de l’Ecole des Beaux Arts de Porto, il vécut aussi à Paris, puis à
Rome, avant de retourner à Porto. Une école d’art et ce musée porte son nom en
hommage à son grand talent ; et il est vrai que nous avons beaucoup aimé
ses œuvres, et surtout ses sculptures.
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VARINA - AUGUSTO RIQUEMONT |
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PROCESSION - AUGUSTO ROQUEMONT - 1838/1842 |
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MOISSON - SILVA PORTO - 1893 |
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MARINE - SILVA PORTO - 1877 |
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TÊTE DE JEUNE FILLE - MARQUES DE OLIVEIRA - 1891 |
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LA VICOMTESSE VINHÓ E ALMEDINA - ANTONIO SOARES DOS REIS - 1882 |
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BUSTE DE MARQUES DE OLIVEIRA - ANTONIO SOARES DOS REIS - 1881 |
GALERIE DE SCULPTURES
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FIRMIN - ANTONIO SOARES DOS REIS - 1867 |
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COMTE DE FERREIRA - ANTONIO SOARES DOS REIS - 1877 |
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DÉTAIL |
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FLEUR SAUVAGE - ANTONIO SOARES DOS REIS - 1881 |
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TÊTE DE VIEILLARD - SOUSA PINTO - 1890 |
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MARIA, L'ENFANT AU CHAT - LA FILLE DU PEINTRE
ANTONIO CARNEIRO - 1900 |
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POMMIER ÉCLATÉ - SOUSA PINTO - 1883 |
AZULEJOS
Au XVI°, les
nobles et le clergé commencent à utiliser l’azulejo (carreau de faïence) comme matériau de
construction ; il imperméabilisait les murs, il était facile à remplacer
en cas de détérioration et il ne revenait pas cher. Il embellissait les églises
en les éclairant davantage ; en plus d’être décoratifs, ils étaient un
vecteur d’information ; en effet, la majorité de la population ne sachant
pas lire, les azulejos tenaient lieu de BD et le peuple pouvait apprendre ainsi
les épisodes bibliques et les messages de leur clergé.
A la fin du
XVII° et au XVIII°, l’azulejo bleu et blanc, sous l’influence hollandaise et
chinoise, devient à la mode, mais reste avant tout un support de l’éducation
religieuse ; avec les dorures à profusion que le baroque et le rococo
imposent dans presque toutes les églises, les azulejos donnent un caractère
très spécifique à cet art portugais de l’époque ; et à Porto en
particulier, très nombreux sont les édifices religieux qui croulent sous les
ors des retables, autels, chaires ... et les bleus resplendissants de ces faïences.
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