lundi 5 septembre 2016

2016 09 04-09 PORTO : L'ÉGLISE SAN FRANCISCO, LA BOURSE ET LE MUSÉE ANTÓNIO SOARES DOS REIS



L’église San Francisco nous a paru être l’une des plus belles de Porto dans le style baroque ; un éclaboussement d’or sur bois sculpté qui surprend lorsque l’on pense à la contradiction évidente qu’il y a entre cette démonstration provocante de richesse, de luxe, et l’idéal de pauvreté prôné par les ordres mendiants, dont celui des Franciscains, propriétaires des lieux.

L’édifice est de style gothique, fin XIV°, mais sa décoration est bien baroque (XVIII°). Il était intégré dans un couvent aujourd’hui disparu, détruit en 1833 par incendie lors de guerres locales ; son cloitre rasé, on a bâti sur le site ...  le palais de la Bourse !




MAISON DU TIERS ORDRE DE ST FRANÇOIS


SAN FRANCISCO; PORTAIL BAROQUE

LA NEF



BAS-CÔTÉ









ÉGLISE SAN FRANCISCO ET PALAIS DE LA BOURSE ...  BIZARRE COHABITATION 




LA BOURSE




En 1832, un incendie détruisit le cloître du Couvent de San Francisco, épargnant l'église. En 1841, la reine Marie II fit don des ruines du couvent à l'association des commerçants de la ville, qui décida d'y construire le siège de leur association qui devint le Palais de la Bourse. Sa construction débuta en 1842. Si la structure générale fut achevée en 1850, il faudra attendre 1910 pour voir ce grand palais complètement terminé. Il forme un imposant édifice rectangulaire avec une façade de style néoclassique à la mode au Portugal.




LA COUR DU PALAIS DE LA BOURSE OU LA COUR DES NATIONS


La vaste cour intérieure, la cour des Nations, est entourée de galeries. Elle était à l’origine, à ciel ouvert, ce qui explique pourquoi toutes les galeries sont fermées, et elle servait de puits de lumière pour les bâtiments qui l’entouraient.

Vers 1880, elle est couverte d'une verrière octogonale: la verrière repose sur une charpente métallique. Les remplis sont décorés avec armoiries civiles des 25 nations avec lesquelles le Portugal entretenait des relations commerciales et culturelles, d'où le nom donné à cette cour. 


LA GALERIE SUPÉRIEURE DE LA COUR DES NATIONS - LA VERRIÈRE

SUR LES REMPLIS, ARMOIRIES DES 25 NATIONS - AU MILIEU, CELLES DE LA FRANCE

1° ÉTAGE - GRAND ESCALIER


MOSAÏQUE CENTRALE

MOSAÏQUE CENTRALE

LA SALLE DU TRIBUNAL



Elle est le symbole de la renommée acquise par l’institution dans le monde du commerce. Aux murs, on trouve des allégories de la Royauté et de l'organisation de la société.


ACTIVITÉ PORTUAIRE

LA SALLE DORÉE


La salle dorée, de style empire, avait plusieurs usages : administration, transactions, arbitrages. Elle doit son nom au plafond en stuc richement décoré de motifs végétaux recouverts de feuilles d'or.


LA SALLE DES ASSEMBLÉES GÉNÉRALES



Assemblée générale une fois l’an. Les murs sont revêtus de lambris de bois du Brésil; au-dessus de la présidence, le blason de la Bourse. Au milieu de la salle, un beau lustre en cristal de Venise.




LE SALON MAURESQUE


LE SALON MAURESQUE


Le Salon Mauresque est le joyau du Palais. Construit entre 1862 et 1880, il est décoré dans le style néo-mauresque, en s'inspirant de motifs de l'Alhambra de Grenade. Cette grande salle de réception était utilisée avec le salon des portraits qui lui est attenant, comme salle de réception. À cause du luxe de sa décoration, elle ne sera achevée qu'en 1910, marquant la fin de la construction du Palais de la Bourse.















On comprend bien pourquoi il a fallu autant de temps pour terminer ce palais de la Bourse ; mais il ne faut pas le regretter, car c’est une pure merveille qui ferait presque oublier le modèle original de l’Alhambra.
Nous avons bien aimé cette découverte du Palais de la Bourse qui ne nous attirait pas tellement au départ, et que nous souhaitions faire malgré tout pour ne pas avoir de regrets par la suite, pensant parcourir un dédale de pièces sans grand intérêt, sinon historique; bien nous en a pris d'y consacrer beaucoup de temps, car c'est sans doute l'un des plus beaux, sinon le plus beau bâtiment de Porto; en plus, la visite nous a permis de découvrir les différentes salles dans un ordre croissant d'intérêt et de beauté, terminant comme un bouquet de feu d'artifice par le splendide Salon Mauresque.



LE MARCHÉ COUVERT

ANCIENNES HALLES RÉHABILITÉES, TRANSFORMÉES EN ....

... RESTAURANT 


LE MUSÉE ANTÓNIO SOARES DOS REIS


Peintre, sculpteur, Antonio Soares dos Reis (1847-1889) eut une vie bien courte, mort tragiquement à 42 ans. Elève de l’Ecole des Beaux Arts de Porto, il vécut aussi à Paris, puis à Rome, avant de retourner à Porto. Une école d’art et ce musée porte son nom en hommage à son grand talent ; et il est vrai que nous avons beaucoup aimé ses œuvres, et surtout ses sculptures.


VARINA  - AUGUSTO RIQUEMONT


PROCESSION - AUGUSTO ROQUEMONT - 1838/1842


MOISSON -  SILVA PORTO  - 1893


MARINE -  SILVA PORTO  -  1877

TÊTE DE JEUNE FILLE - MARQUES DE OLIVEIRA  - 1891


LA VICOMTESSE VINHÓ E ALMEDINA  - ANTONIO SOARES DOS REIS  - 1882

BUSTE DE MARQUES DE OLIVEIRA -  ANTONIO SOARES DOS REIS -  1881

GALERIE DE SCULPTURES



FIRMIN -  ANTONIO SOARES DOS REIS - 1867


COMTE DE FERREIRA - ANTONIO SOARES DOS REIS - 1877


DÉTAIL 

FLEUR SAUVAGE - ANTONIO SOARES DOS REIS - 1881


TÊTE DE VIEILLARD - SOUSA PINTO  - 1890

MARIA, L'ENFANT AU CHAT - LA FILLE DU PEINTRE 
 ANTONIO CARNEIRO - 1900


POMMIER ÉCLATÉ - SOUSA PINTO - 1883




AZULEJOS


Au XVI°, les nobles et le clergé commencent à utiliser l’azulejo (carreau de faïence) comme matériau de construction ; il imperméabilisait les murs, il était facile à remplacer en cas de détérioration et il ne revenait pas cher. Il embellissait les églises en les éclairant davantage ; en plus d’être décoratifs, ils étaient un vecteur d’information ; en effet, la majorité de la population ne sachant pas lire, les azulejos tenaient lieu de BD et le peuple pouvait apprendre ainsi les épisodes bibliques et les messages de leur clergé.


A la fin du XVII° et au XVIII°, l’azulejo bleu et blanc, sous l’influence hollandaise et chinoise, devient à la mode, mais reste avant tout un support de l’éducation religieuse ; avec les dorures à profusion que le baroque et le rococo imposent dans presque toutes les églises, les azulejos donnent un caractère très spécifique à cet art portugais de l’époque ; et à Porto en particulier, très nombreux sont les édifices religieux qui croulent sous les ors des retables, autels, chaires ... et les bleus resplendissants de ces faïences.









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